Le rire des morts
Les morts se foutent du temps qu’il fait, de la couleur du ciel,
de l’orage, du soleil, de la neige
Les morts se foutent de savoir si nous sommes bien portants,
si l’angoisse nous ronge, si le doute est en nous
Les morts se foutent de nos différences,
de la couleur de nos peaux, de celle de nos os
Refrain
Il se peut même que nos frasques, ça les fasse bien rigoler parfois. En secret ils se disent qu’on a beau faire, qu’on a beau dire, nous leur ressemblerons un jour, nous leur ressemblerons un jour...
Les morts se foutent du souffle dans nos gorges,
du sang dans nos cœurs
Les morts se foutent de savoir si nous sommes fiers, orgueilleux, fidèles, jaloux ou ténébreux
Refrain
Les morts se foutent qu’on s’empiffre au nord,
qu’on crève de faim au sud
Les morts se foutent de nos combats, de nos victoires,
de nos défaites, de nos révoltes
Les morts se foutent de toutes ces choses
Refrain
Les morts se foutent de toutes ces choses (ad libitum)
Le rire des morts
(Dessaint/Zenone)
Là près du mur
(Dessaint/Zenone)
Là près du mur
Ce n’est peut-être que des mensonges
Tous ces petits bouts de vérité
Ces voix ces mains
qui tremblent ou crient
contre le mur
Ce n’est peut-être que de la tendresse
Tous ces moments de rien
Ces mots qui blessent
Ces voix qui percent
ou murmurent
Là près du mur
Ce n’est peut-être que de l’ardeur
Toutes ces voix, tout ce silence
Ce geste cette armure
Où il se glisse, pour la peur
D’être seul, si seul
Ce n’est peut-être qu’un rôdeur
Tous ces pas qui résonnent
Cette vitesse, cette violence
Qui éclaboussent les murs
et qui étonnent
Là près du mur
Ce n’est peut-être qu’une ombre
Toute cette détresse, cet homme
Couché sur le bitume
Englué dans ses doutes
Son amertume
Ce n’est peut-être qu’un chien
Toute cette dignité, ce regard
Qui lui lèche la figure
Car personne ne vient
Là près du mur
C’est peut-être la mort
L’envers de la vie
Quelque part dans la nuit
Tandis que toi tu dors
Dans ton lit
Là près du mur